Eglise Saint-Maximin de Boust
Monument historique

   

 

 

Après la destruction du bel édifice de l’Usselskirch par les tirs d’artillerie de mai 1940, un lieu de culte provisoire et en bois a été érigé à Boust. Après bien des tergiversations, en 1961 enfin, la décision a été prise de construire une nouvelle église «en dur» au lieu-dit Molberg.

 

Georges-Henri PINGUSSON, architecte de la reconstruction de la commune de Boust, étudia l’emplacement et traça les plans, réalisant ainsi un rêve qu’il portait depuis de longues années.
L’architecte voulait créer, à la sortie Est du village, un "centre vital" qui aurait regroupé autour de l’église une auberge de jeunesse, une piscine et un terrain de sport. à part l’église, ce projet ne fut jamais concrétisé.
G-H. PINGUSSON et l’abbé SINDT, curé de Boust, ont choisi le thème de l’unité. Rompant avec la tradition séculaire des églises cruciformes, PINGUSSON a réalisé un édifice circulaire de 400 places, empruntant à la rotondité tout son symbolisme et sa force.

 

L’entrée principale de l’église Saint-Maximin se fait à l’Ouest par un vaste parvis. Gravé sur le long mur, ce verset de St-Jean: «Le Christ est venu pour rassembler dans l’unité les Fils de Dieu dispersés».
La statue de Jésus bénissant la foule est de Jean LAMBERT-RUCKI.

Après la portail, habillé de cuivre et décoré de beaux anges aux ailes d’argent par Jean OLIN, on pénètre dans le narthex sur lequel débouchent, d’une part, la galerie du prêtre reliant la sacristie à l’église et, d’autre part, le baptistère, avec son entrée particulière sur le déambulatoire.

Des grilles en fer forgé, réalisées par Roger ROESER, artisan local, sont chargées de guider les fidèles vers le déambulatoire. Le vitrail du baptistère, en dalles de verre éclaté, est de Henri MARTIN-GRANEL.

L’autel, un monolithe de pierre de Bourgogne de deux mètres sur deux, est placé au centre, sur un podium surélevé de un mètre environ.
Son soubassement est orné de fresques de J. LAMBERT-RUCKI. Nous trouvons d’abord la multiplication des pains, ensuite la Sainte Cène, un verset en latin (Souviens-toi, Seigneur, de tous ceux qui nous entourent…), ensuite l’évocation de la passion, l’ascension, les 4 évangélistes et les colombes de l’Esprit Saint.
Un crucifix en bronze, du même artiste, surmonte l’autel, suspendu à la voûte.

Tout autour sont disposés, sur un plan circulaire, les bancs des fidèles. L’assistance n’entoure l’autel que sur les trois-quarts, un espace étant réservé pour le célébrant et les cérémonies.

 

L’église est éclairée par un jour circulaire entre la coupole et la couverture plus basse du déambulatoire.

Afin d’éviter l’éblouissement, un vaste vitrail circulaire de 18 mètres de diamètre s’interpose entre le jour et l’assistance. Il a été dessiné par Silvano BOZZOLINI.

Il est constitué de dalles de verre bleu foncé dans lesquels de profondes impressions évoquent la vie du Christ et suggèrent la Jérusalem céleste.
Ce vitrail circulaire souligne le parti architectural de l’ensemble du bâtiment et lui donne sa signification, LE RASSEMBLEMENT DANS L’UNITE :
- unité de la communauté chrétienne autour de l’autel central,
- unité de masse plus vaste des chrétiens groupés autour du Christ.

Ces dalles ont pour particularité d’être d’un grand volume ; leurs dimensions sont sans doute les plus grandes qui soient pratiquement réalisables (2 m 80 sur 2 m 20). Leur poids est de 380 kg chacune. Leur éclat est souligné par la transparence de verres de couleur placés au verso, à des distances variables, d’un effet assez nouveau, donnant des tons estompés étranges. L’ensemble donne à l’église une atmosphère de douce pénombre apaisante et mystique.


Au Nord-Est est situé le confessionnal à deux places surmonté d’une amusante impertinence évoquant le moyen-âge : le pénitent confesse se péchés alors que le démon cherche à le tenter à nouveau.
Sur ce même mur, quelques figurines que l’on ne retrouve qu’ici. Il n’y en pas d’autres dans l’église. A l’Est, nous trouvons le récit, l’orgue et la chapelle de la Vierge. La nef ronde est surmontée d’une coupole conique à nervures de béton armé.

La galerie du prêtre, comme celle d’un cloître, engage au recueillement et à la méditation. Elle s’ouvre sur la perspective de la vallée.A l’extrémité du parvis se dresse le campanile de 18 mètres de hauteur, porteur de trois cloches de 1100, 900 et 700 kilos.

 

De la nef, deux escaliers communiquent avec une crypte de 200 places consacrée à Saint--Antoine et qui dispose d’une petite sacristie et d’un second confessionnal. Le chemin de croix a été sculpté par Roger RICHARD.


Une petite niche laisse apercevoir le rocher du Mollberg. PINGUSSON a voulu symboliser par là « tu es Pierre et sur cette pierre, je construirai mon église ».

 

L’église St-Maximin est classée Monument historique depuis mai 2014.

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Photos Studio ROHMER - Thionville