L'OBSERVATOIRE DE BOUST
Ligne Maginot
Situé sur la ligne principale de résistance, l’observatoire de Boust est l’un des multiples organes de la ligne Maginot qui vit le jour pendant la période de l’entre guerres. Rappelons que celle-ci avait pour but de défendre les frontières du Nord-Est au Sud-Est.
En effet, cet ouvrage monobloc faisait partie du Secteur Fortifié de Thionville qui s’étendait de Angevillers à Buding (rive droite de la Moselle)
Entouré de gros ouvrages (casemates, abris, blockhaus...), ce monolithe de béton était l’un des quatre observatoires du secteur. Sa mission était d’alerter et de coordonner les ouvrages voisins.
Pour cela, l’observatoire de Boust disposait de matériels capables de surveiller les extérieurs en avant de la ligne d’ouvrages qui l’entoure. Les moyens utilisés pour l’observation étaient deux cuirassements en acier :
- une cloche GFM (Guetteurs Fusils-Mitrailleurs),
- une cloche VDP (Vision Directe et Périscopique).
Cette dernière contenait un périscope de type «M» capable de grossir huit fois les objectifs observés.
A l’intérieur de l’ouvrage, on trouvait un petit moteur diesel «CLM» pouvant alimenter le fort en électricité, une chambre pour la troupe et un ventilateur contre les attaques aux gaz de combat.Il faut savoir également que l’observatoire de Boust était relié par téléphone aux autres ouvrages afin de pouvoir leur fournir les informations utiles.
Bien évidemment, pour son fonctionnement, l’observatoire disposait d’un équipage d’une dizaine d’hommes (officiers et hommes de troupe).
Outre son armement propre (fusils mitrailleurs modèle 1924-29), l’observatoire était défendu par les blocs de combat de l’ouvrage A11 de Soetrich.
A partir d’août 1939, la ligne Maginot fit le plein de ses équipages pour parer à une éventuelle invasion allemande. L’observatoire de Boust n’y fit pas défaut et attendit avec ses hommes les armées ennemies.
Il ne souffrit pas, comme bon nombre d’ouvrages, des bombardements ou attaques d’infanterie. En effet, les troupes allemandes se sont aperçues qu’il était impossible d’attaquer un secteur aussi puissant que celui de Thionville. Dès lors, l’observatoire de Boust fut rendu, comme l’ensemble de la ligne Maginot, aux troupes allemandes à partir de juillet de l’année 1940.
Photos D. KEMMEL |